mercredi 31 octobre 2012

Des Monastères pour des Batailles



Nazaré, plage en bord de mer à 100 kms au nord de Lisbonne, un camping ouvert hors saison, point de départ pour la visite des Monastères
Pour les campeurs, noter à Nazaré, dans une petite rue parallèle à la Mer, une boutique dédiée au Gaz, dont le gérant, serviable et francophone, nous a étanchéifié notre connecteur entre la bouteille de gaz espagnole et le détendeur français (y’avait une petite fuite !) et pour l’instant, il y a en Europe 6 types différents de raccordement !


 
A 10 kms de là, Alcobaça abrite un monastère cistercien, élevé en 1178 pour remercier la Vierge d’avoir accordé à Alfonso Henriquès la victoire pour la reprise de Santarem aux Maures.
La façade baroque du 18ème ne laisse guère soupçonner la splendeur cistercienne et l’ampleur de la nef qu’elle cache.



 
L’histoire de Pedro et Inès
Inès était la suivante de l’infante Constance de Castille, venue au Portugal pour épouser Pierre, fils d’Alfonso et prince héritier, lequel ne fut pas insensible au charme d’Inès.
En 1345, à la mort de l’infante, Pierre fit venir Inès près de lui à Coimbra. Mais en 1355, Alfonso la fit assassiner pour éviter les prétentions d’éventuels héritiers castillans.  Deux ans plus tard, lors de son avènement, Pierre révéla le mariage secret qu’il avait contracté avec Inès, la fit exhumer de son tombeau, habiller en reine, et fit baiser aux nobles de sa cour la main décomposée de la ‘’reine morte’’.
L’histoire s’est transformé en mythe romantique de l’amour fou.
Camoès en fera un épisode de ses Lusiades, et Montherlant en fera en 1942 le sujet de sa pièce : ‘’La Reine Morte’’
 Sur les tombeaux de Pierre 1er et Inès de Castro, leurs gisants sont pleurés par des anges,


et sur la façade arrière, une rosace retrace des épisodes de leur vie, et en particulier, ‘’Pedro et Inès échangent leurs premières caresses’’



Dans les bâtiments latéraux, la salle des rois abrite les statues des rois portugais, et une frise d’Azulejos (céramique) illustre la fondation du monastère (Prise de Santarem, don à Bernard de Clairvaux des terrains,…)



Dans le cloitre attenant, de fines colonnettes et de charmantes statues d’Anges.


Et enfin, ‘’le cœur de la maison : la Cuisine !’’  aménagée au dessus d’un bras de la rivière Alcoa (pratique !) et sa cheminée monumentale, haute de 18 mètres ! et juste à côté, le réfectoire : l’ensemble donne une idée de l’importance de ce Monastère



De retour dans la ville, une femme en costume traditionnel : Châle et jupe courte couvrant (en principe) 7 jupons



A une vingtaine de kilomètres, le célèbre monastère dominicain de Batalha, élevé par Jean 1er, fils naturel de Pierre et Inès, suite à sa victoire en 1385 à la bataille (batalha) d’Aljubarrota contre le roi de Castille, autre prétendant au trône portugais
Là aussi, la façade flamboyante remaniée au 16ème abrite une nef  sobre et élancée du 15ème . ainsi qu’une chapelle abritant le tombeau du roi Jean 1er



 Dans le cloitre, l’alliance des styles gothique et manuélin s’exprime avec finesse


 
Au début du 16ème , le roi Jean III délaisse l’achèvement de Batalha au profit du monastère des Hieronimos de Lisbonne ; les chapelles du mausolée octogonal  situé derrière le chœur resteront inachevées, l’absence de voûte laissant ce lieu à ciel ouvert



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