mercredi 7 novembre 2012

Au Nord de Madrid, 3 jours dans la vallée des Rois

1 – AVILA

A 1131 mètres d’altitude, AVILA, rendue célèbre par les extases de Thérèse, canonisée en 1622, est reconquise sur les Maures dès 1085 par le roi Alphonse VI, qui fait ériger ces magnifiques remparts,  enserrant la ville, hauts de 12m, longs de 2.500m, flanqués de 88 tours, et d’un état de conservation remarquable


En ville, des palais moyenâgeux austères en granit gris, et toujours ces superbes boites à lettres !


Près de la Puerta de Carmen, le restaurant ‘Meson del Rastro’ nous offre un repas Castillan : la soupe est du style ‘Paysanne’, mais la crème dessert ‘Natillas’ nous réjouit les papilles




Les remparts reposent en versant Sud sur un socle rocheux, et, du pied comme du haut de la muraille,  on imagine la difficulté pour  d’éventuels assaillants qui ne vinrent jamais !





Né en 1683 à Versailles, Philippe, 2ème fils du Grand Dauphin et petit-fils de Louis XIV et Marie-Thérèse, infante d’Espagne, hérite contre toute attente en 1700 de l’Empire Espagnol, devient roi sous le nom de Philippe V, et fait édifier près de Segovia, capitale du Royaume, le Château de la Granja, sur le modèle de Versailles








Dans les jardins, paysagistes et jardiniers français créent bosquets, allées, cascades et bassins à la manière versaillaise ! (bassin de la cavalcade, statues d’Apollon et Minerve)





Et toute bonne visite passe par une étape au restaurant, et encore des Natillas au dessert !


La route se poursuit jusqu’à :

3 – SEGOVIA

La ville ancienne, perchée sur un éperon rocheux, a conservé intact l’aqueduc romain qui l’alimentait en eau.




La maison de los Picos, aux pointes placées en façade par Inigo de la Hoz pour empêcher un impertinent jeune homme de rejoindre sa fille. Peine perdue, la fille est enceinte, et le jeune homme, avant de prendre la poudre d’escampette, révèle qu’il n’est autre que le fils d’un dignitaire arabe, autrefois fait prisonnier et torturé par Don Inigo, et qu’il n’a fait que venger son père.


Sur la plaza Medina del Campo, l’église de San Martin du 12ème , entourée sur 3 côtés d’une galerie marchande (déjà, à l’époque !) et la tour des Loyola, symbole de la puissance de la famille du marquis, évoque le passé aristocratique de Segovia.




Plus loin, la cathédrale, construite sous le règne de Charles Quint, après la destruction de la précédente lors du soulèvement des Comunéros en 1521 (en 1520, Charles 1er d’Espagne, couronné en 1517, est proclamé empereur du Saint-Empire Romain et Germanique et devient Charles Quint. L’abandon du royaume, l’entourage flamand du nouveau souverain, la levée de nouveaux impôts, et son alliance avec l’aristocratie terrienne sont les causes invoquées de la rébellion des villes bourgeoises et commerçantes, sous l’impulsion de Juan de Padilla de Tolède, Francisco Maldonado de Salamanque et Juan Bravo de Segovia. Mais leurs troupes sont écrasées en 1521 et leurs chefs décapités à Segovia



Au bout de l’éperon où est installée la ville s’élève l’Alcazar, construit au début 13ème par Alphonse X le sage (roi de Castille), complété au 15ème , et utilisé comme prison pour les pirates capturés au large de Tunis au 18ème
A côté, l’important laboratoire de chimie installé ici au 18ème, et où le chimiste angevin, Louis Proust énonça en 1808 sa loi sur les proportions définies.



Fin de la visite à la nuit tombée, en repassant par la Plaza Mayor (et les bornes à Vélib), et l’aqueduc, avec nos achats (un porte-parapluie, la météo nous a inspiré !)




4 – L’ESCORIAL

Le Monastère royal de El Escorial a été construit de 1563 à 1584, en 21 ans seulement, pour commémorer la victoire de Philippe II sur les français en 1557, à Saint-Quentin (Aisne). C’est à la fois un monastère, un palais, un panthéon, érigé dans un quadrilatère de 206m de long sur 161m de large, situé dans un splendide cadre naturel, sur le versant sud de la sierra de Guadarrama.






Dans le palais au-delà des appartements de Philippe, la salle des Batailles, où des fresques illustrent la prise de Gravelines et  bataille de Saint-Quentin, la Bibliothèque où l’on est surpris par la présentation des livres (40.000), dont le dos est tourné vers l’intérieur (pour des raisons de conservation), et le Panthéon des Rois, où sont enterrés tous les rois d’Espagne depuis Charles Quint , dans des sarcophages de Marbre et de Bronze, avec les rois à gauche et les reines mères à droite.  Il reste encore 2 places au dessus de la porte ; qu’en pense Juan Carlos, actuel roi d’Espagne ?




 
A quelques kms de là, sur le versant opposé de la vallée, la chaise de Philippe II, taillée dans un gros bloc, d’où il surveillait l’avancement du chantier qui fut l’œuvre de sa vie et contribua à vider les caisses royales.

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